[cmath] TROIS SOMMITÉS MATHÉMATIQUES RÉCOMPENSÉES POUR LA QUALITÉ EXCEPTIONNELLE DE LEURS RECHERCHES
Graham Wright
gpwright at cms.math.ca
Fri Apr 3 06:36:20 EDT 2009
TROIS SOMMITÉS MATHÉMATIQUES RÉCOMPENSÉES POUR LA QUALITÉ EXCEPTIONNELLE
DE LEURS RECHERCHES
La Société mathématique du Canada (SMC) décerne le prix Krieger-Nelson
2010 à Lia Bronsard, le prix Jeffery-Williams 2010 à Mikhail Lyubich, et
le prix Coxeter-James 2009 à Patrick Brosnan.
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Prix Krieger-Nelson 2010 de la SMC : Mme Lia Bronsard (Université
McMaster)
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Le prix Krieger-Nelson rend hommage aux mathématiciennes qui se sont
distinguées par l'excellence de leur contribution à la recherche
mathématique.
Lia Bronsard fait nettement partie de l'élite canadienne en analyse
mathématique. Elle travaille dans le domaine des équations aux dérivées
partielles et du calcul variationnel. Elle s'intéresse particulièrement
aux limites de solutions singulières des équations aux dérivées
partielles. Ses travaux apportent la rigueur de l'approche analytique à
des questions soulevées en sciences physiques, en particulier aux
questions concernant des structures géométriques singulières, telles que
les vortex, les interfaces dans les matériaux, et les joints de grains.
Lia Bronsard est née à Québec en 1963 et elle a obtenu son Baccalauréat ès
Science (B. Sc.) en mathématique à l'Université de Montréal en 1983. Elle
a obtenu son doctorat en 1988 au « Courant Institute for Mathematical
Sciences », à l’Université de New York, sous la direction de R. V. Kohn.
Sa thèse porte sur la conjecture de De Giorgi reliant les équations de
type réaction-diffusion avec perturbation singulières à l'évolution par
courbure moyenne. Après son doctorat, elle a complété des stages
post-doctoraux à l'Université de Brown, à l' « Institute for Advanced
Study », et au « Centre for Nonlinear Analysis » de l'Université de
Carnegie-Mellon. En 1992, elle est devenue membre du département de
mathématiques de l'Université de McMaster, où elle est présentement
professeur.
Après sa thèse, Lia Bronsard a travaillé, en collaboration entre autres
avec B.Stoth, sur la formation et évolution des structures induites par
l’énergie. Son article avec F. Reitich sur les interfaces avec jonctions
triples pour un modèle de grains dans les matériaux a eu une grande
influence en proposant une première analyse mathématique de ces structures
singulières à phases multiples.
Lia Bronsard travaille actuellement sur les structures fines de vortex
liées au phénomène de condensation de Bose-Einstein et aux modèles de
supraconductivité de Ginzburg-Landau. Son travail dans ce domaine, en
collaboration avec S. Alama, T. Giorgi, P. Mironescu, E. Sandier et son
collègue J. Berlinsky du département de physique à McMaster, fixe les
normes de qualités, et constitue un modèle de recherche
interdisciplinaire.
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Le prix 2010 Jeffery-Williams: M. Mikhail Lyubich (l’Université de l’État
de New York à Stony Brook et l’Université de Toronto)
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Le prix Jeffery-Williams rend hommage aux mathématiciens ayant fait une
contribution exceptionnelle à la recherche mathématique.
Mikhail Lyubich est un leader dans le domaine des systèmes dynamiques. Il
est l'un des fondateurs de la dynamique réelle et complexe moderne de
dimension 1, ayant de plusieurs manières façonné le développement de cette
branche des mathématiques.
Lyubich est né en 1959 à Kharkiv en Ukraine faisant alors parti de l'Union
Soviétique. Son intérêt pour la dynamique a été influencé par son père
Yuri Lyubich, qui était professeur à l'Université nationale de Kharkiv où
Mikhail a étudié de 1975 à 1980. La réalité des politiques soviétiques (en
particulier, les politiques antisémites tacites) ont influencé Lyubich au
début de sa carrière. Il a seulement été admis aux études supérieures à
Tashkent en Ouzbékistan, où il a travaillé tout seul sur la dynamique
holomorphique. Dans sa thèse de doctorat de 1984, il prouve des résultats
fondamentaux de la théorie ergodique et de la stabilité structurelle des
applications rationnelles, en particulier, l'existence de la mesure
d'entropie maximale d'une application rationnelle, maintenant connue sous
le nom de la mesure de Lyubich.
En 1989, Lyubich a pu quitter l'Union Soviétique en compagnie de sa
famille. Il a été invité par John Milnor à joindre l'Institute for
Mathematical Sciences à Stony Brook fondé à cette époque.
Lyubich a reçu en 2002 une Chaire de recherche du Canada à l'Université de
Toronto, où il est titulaire d'une nomination conjointe avec Stony Brook.
En 2007, il est devenu directeur de l'Institute for Mathematical Sciences
(Stony Brook). Lyubich est un conférencier recherché. Il a donné une
conférence invitée au Congrès international des mathématiciens à Zurich en
1994, tout comme des conférences plénières à la Joint AMS Meeting en 2000
et au premier Congrès de mathématiques de la SMC-SMF en 2003. Il a été
récompensé par la bourse Sloan en 1991 et la bourse Guggenheim en 2002.
Parmi les principaux résultats de Lyubich en dynamique de dimension 1 se
trouve sa preuve des années 90 sur l'hyperbolicité de la renormalisation
des applications unimodales (conjecturée par Feigenbaum et par Coullet et
Tresser dans les années 70). Pour les 40 dernières années, la
renormalisation a été l'un des principaux thèmes de la dynamique de
dimension faible. Sullivan et plus tard McMullen ont prouvé des parties de
l'image de renormalisation pour les applications unimodales et Lyubich a
complété la preuve d'universalité pour les combinatoires limitées. Il a
plus tard construit une application fer à cheval hyperbolique complète
pour l'opérateur de renormalisation agissant sur les applications réelles
de type quadratique.
Au début de ses travaux sur la rigidité des polynômes quadratiques,
Lyubich a résolu ce qui est peut-être le problème le plus célèbre de la
dynamique sur la droite réelle en montrant que l'hyperbolicité est dense
dans une famille quadratique réelle. (Ce résultat a été obtenu
indépendamment par J. Graczyk et G. Świąek.)
Un des problèmes les plus fondamentaux de la dynamique, pour une famille
paramétrisée d'applications, est de comprendre le comportement
asymptotique de presque toutes les orbites et ce pour presque chaque
valeur de paramètre. Même pour la famille d'applications quadratiques sur
l'intervalle, cette question a échappé aux experts pendant des années. La
construction de Lyubich pour le fer à cheval de renormalisation complète,
avec le travail conjoint de M. Martens et T. Nowicki, lui a permis
d'obtenir une réponse définitive: presque chaque application quadratique
est soit régulière ou bien stochastique.
Le travail de Lyubich a été un avancement majeur vers la célèbre
conjecture MLC (l'ensemble de Mandelbrot est localement connexe). Une
série de nouvelles percées est survenue dans ses récents résultats avec
J.Kahn, en utilisant la loi de quasi-additivité de Kahn-Lyubich en
géométrie conforme.
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Le prix Coxeter-James 2009 de la SMC: M. Patrick Brosnan (Université de la
Colombie- Britannique)
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Le prix Coxeter-James rend hommage aux jeunes mathématiciens qui se sont
distingués par l'excellence de leur contribution à la recherche
mathématique.
Patrick Brosnan est un jeune mathématicien dont l’unicité se démarque par
ses vastes et profondes connaissances dans plus d’un champ d’application.
Sa recherche a eu un impact majeur notamment dans les domaines tels que la
théorie des motifs, les cycles algébriques, la théorie de Hodge, les
groupes algébriques, la combinatoire algébrique, la théorie analytique des
nombres et la physique mathématique.
Brosnan est né à Philadelphie (Pennsylvanie) en 1968 et a grandi à Corpus
Christi (Texas). Il a obtenu un baccalauréat ès arts de l’Université de
Princeton en 1991 et son doctorat de l'Université de Chicago en 1998,
étudiant les cycles algébriques sous la supervision de Spencer Bloch.
Avant de joindre l'Université de la Colombie-Britannique, il a occupé des
postes à l'Université Northwestern, Max-Planck-Institut für Mathematik à
Bonn, l'Université de Californie à Irvine, l'Université de Californie à
Los Angeles, l'Université de l'État de New York à Buffalo, et l’Institut
pour l'étude avancée (IAS) de Princeton.
Dans un article publié dans le Duke Mathematical Journal en 2003 et
élaboré conjointement avec P. Belkale, Brosnan a réfuté la conjecture
«spanning tree » de M. Kontsevich, un lauréat de la médaille Fields 1998.
La conjecture, qui fut motivée par la recherche des physiciens D.
Broadhurst et D. Kreimer dans les propriétés analytiques des nombres des
amplitudes de Feynman, était soutenue par des preuves empiriques
considérables. Le travail de Belkale et Brosnan fut, par conséquent,
entièrement inattendu et a un impact majeur dans ce domaine de recherche.
Récemment, Brosnan a fait des contributions importantes à la théorie de la
dimension essentielle. L’idée de Brosnan d’élaborer une extension de la
notion de la dimension essentielle aux champs algébriques a préparé le
terrain pour des applications variées à la théorie des champs algébriques
qui ont mené à plusieurs développements intéressants. Une des
applications, dans un article à paraître dans les Annals of Mathematics,
élaboré conjointement avec Z. Reichstein et A. Vistoli, est une limite
inférieure inopinément forte sur le nombre de Pfister d’une forme
quadratique avec un discriminant dégénéré et un invariant de Hasse-Witt.
Dans une autre veine, Brosnan et G. Pearlstein ont récemment apporté des
contributions importantes à la théorie de Hodge. Dans un autre article qui
paraîtra dans les Annals of Mathematics, ils montrent qu’une fonction non
triviale, normale et admissible sur une courbe admet un nombre fini de
zéros. Les fonctions normales font partie d'une démarche conjecturée pour
démontrer la conjecture de Hodge, un des grands problèmes non résolus en
mathématiques.
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M. Athony Lau ou M. Graham P. Wright
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Tél: 780-492-0398 Tél: (613) 733-2662 poste 713
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